Projecteurs traditionnel et automatique : quelle différence ?
Dans l’éclairage de spectacle, il existe de très nombreux projecteurs. Ils sont divisés en plusieurs types, en fonctions des besoins qu’ils remplissent. Mais on les classe également en deux grandes familles : les projecteurs traditionnels et les automatiques. Aujourd’hui, je vais te parler des différences entre ces deux familles.
Qu’il s’agisse de leurs alimentations électriques ou encore de leurs méthodes de contrôle. Tu verras à travers cet article qu’elles n’ont pas grand-chose en commun… (à part produire de la lumière à la fin évidemment !)
Les projecteurs traditionnels
Le mot “traditionnel” ou “trad” a été utilisé en premier lieu pour désigner la lampe du projecteur. Ce terme est apparu simultanément avec l’arrivée des projecteurs à lampes à LED. “Trad” permettait ainsi de mettre directement en opposition toutes les lampes classiques face à la LED. Car celle-ci possède un fonctionnement complétement différent.
Mais aujourd’hui, ce critère seul n’est pas suffisant pour différencier les deux familles de projecteurs. Par exemple, certaines lyres automatiques, sont équipées de lampes à décharge, et non de LED. De quoi semer le doute chez certains…
Quand on parle de projecteur traditionnel, il faut qu’il possède ces deux critères :
- Qu’il ne s’agisse pas d’une lampe LED
- Que le seul paramètre contrôlable soit l’intensité lumineuse
Tu retrouves notamment dans cette famille les PAR, les PC et les découpes. C’est dans les théâtres qu’on les retrouve le plus souvent.
Pour reconnaître à coup sûr un projecteur traditionnel, rien de plus simple. Il suffit de vérifier l’arrière de sa carcasse. S’il n’y a aucun branchement DMX possible à côté de l’alimentation, c’est qu’il s’agit d’un projecteur traditionnel.
Les projecteurs automatiques
Les “automatiques” ou “autos” se différencient par l’électronique embarquée dans le projecteur. C’est grâce à lui que les automatiques offrent bien plus de possibilité qu’un projecteur traditionnel : contrôle des couleurs, de la position, etc.
La majorité des autos sont équipées de LED, mais ce n’est pas une vérité absolue. Un automatique se reconnaît surtout par les possibilités qu’il offre. Du moment que tu peux contrôler un autre paramètre que l’intensité lumineuse, il s’agit d’un automatique.
Dans la famille des automatiques, tu retrouveras les différents types de lyre (spot, wash et beam), les PAR LED, les strobe, etc. Ce sont eux que tu rencontreras le plus souvent en concert ou en événementiels.
Pour reconnaître un projecteur automatique, tu peux procéder à l’inverse du projecteur traditionnel. S’il est possible de brancher un câble DMX à côté de l’alimentation, c’est qu’il s’agit d’un automatique. Mais tu peux en reconnaître certain encore plus facilement. Si le projecteur possède un panneau de contrôle ou qu’il est sur une lyre motorisé. Tu peux être sûr qu’il s’agit d’une automatique.
Je te donne cette astuce pour te faciliter la tâche au début, mais tu verras qu’avec l’expérience, la différenciation entre les deux familles s’effectue d’un coup d’œil, même sur un projecteur inconnu.
Les différences : l’alimentation et le contrôle
Maintenant que tu sais reconnaître à coup sûr les deux familles de projecteurs. Je vais pouvoir t’expliquer pourquoi il est si important de savoir les différencier. Cela passe par deux points : l’alimentation électrique et le contrôle DMX, et il est fondamental de bien les connaître.
L’alimentation électrique
L’alimentation électrique ne s’effectuera pas de la même manière sur un projecteur traditionnels et sur un automatique. C’est là que réside la différence majeure entre la LED et les lampes classiques.
Les lampes des projecteurs traditionnels sont contrôlées via un gradateur qui varie la tension pour modifier l’intensité lumineuse.
Si tu veux en apprendre plus sur ce point, je t’invite à lire cet article : “qu’est-ce qu’un gradateur ?”
Mais la LED, ainsi que n’importe quels équipements électroniques, ne supporte pas la variation de la tension. D’ailleurs, évite de brancher ton téléphone n’importe où sur scène si tu ne veux pas de mauvaise surprise…
La gradation lumineuse de la LED est réalisée électroniquement et non pas à l’aide d’un gradateur.
L’alimentation électrique s’effectue donc de deux manières différentes :
- Les projecteurs traditionnels sont alimentés par des lignes GRADUÉS, provenant de gradateur qui feront varier la tension pour contrôler l’intensité lumineuse.
- Les projecteurs automatiques sont alimentés par des lignes DIRECTS, c’est-à-dire une alimentation classique, sans gradations.
He oui, je mets ça en majuscules, car une erreur pourrait gravement endommager le matériel. Je ne pense pas que tu aies envie de cramer une lyre automatique à 10 000 euros en la branchant sur une ligne graduée…
Si tu te poses la question, il n’y a pas de soucis pour les lampes traditionnelles, si elles sont branchées sur un direct, cela ne fera qu’allumer la lampe du projecteur a pleine intensité.
Le contrôle DMX
Le contrôle DMX ne s’effectue pas tout à fait de la même manière sur les projecteurs traditionnels et les automatiques.
Pour les projecteurs traditionnels, le DMX se branche sur le gradateur, car c’est lui que l’on pilote pour faire graduer la tension, qui fera donc varier l’intensité lumineuse du projecteur.
Pour les projecteurs automatiques, le DMX se branche directement sur le projecteur, à côté de l’alimentation.
Cela fait penser les installations électriques et DMX d’une manière complétement différentes lors de l’installation d’un spectacle ou d’un événement.
Si tu veux en apprendre plus à ce sujet, je te propose de lire mon article sur le câblage DMX.
Pourquoi une évolution vers les projecteurs automatiques ?
Malgré le coût d’achat plus important des projecteurs automatique, le passage des projecteurs traditionnel aux automatiques est motivé par plusieurs besoins.
La consommation électrique
Le premier concerne la consommation électrique. Les projecteurs automatiques consomment beaucoup moins d’électricité que les traditionnels. Les lampes de trad peuvent atteindre des puissances allant de 500 à 2000 W en moyenne. Les autos, pour un même rendu lumineux, consomment jusqu’à dix fois moins. Avec des projecteurs consommant entre 100 et 600 W en moyenne.
L’écologie
Rejoignant la consommation d’énergie, l’écologie et un autre moteur de la transition vers les automatiques. Ce sont notamment les décisions européennes de ne plus commercialiser les lampes à incandescence et halogènes qui forcent la transition vers la LED. Les lampes de rechange devenant peu à peu très dur à trouver, les projecteurs traditionnels sont voués à disparaître.
La transition vers le full LED
Tu l’auras peut-être déjà compris, le passage a des parcs de projecteurs entièrement à LED deviendra bel et bien une réalité dans quelques années. On commence alors à se retrouver avec des projecteurs automatique ressemblant trait pour trait au traditionnel… Cela va avoir pour conséquence de mettre à mal les régisseurs les plus réfractaires aux automatiques, et qui n’ont pas suivi cette évolution.
Cela force également toutes les salles de spectacle à revoir leurs installations afin de s’adapter à cette nouvelle aire.
Conclusion
Tu sais maintenant tout sur la différence entre les projecteurs traditionnels et les automatiques. Même si tu sembles t’y perdre au premier abord, tu verras qu’il est au final très facile de les reconnaître.
Même si dans quelques années la majorité des projecteurs seront automatiques, il sera toujours utile de savoir se servir d’un projecteur traditionnel. Cela restera une base pour un régisseur lumière.
As-tu encore du mal à cerner le fonctionnement des automatiques ? Pose-moi tes questions en commentaires !