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Comment utiliser un PC sur scène ?

Le PC est un des projecteurs traditionnels les plus utilisés dans le spectacle vivant. Il offre une bonne polyvalence sans pour autant être complexe à l’utilisation. Il existe de nombreuses variantes du PC, que ce soit par sa puissance ou sa lentille. Et il faut savoir choisir la bonne pour chaque utilisation.

Un peu d’histoire !

Le nom de ce projecteur vient tout simplement de la lentille qu’il utilise : le « Plan Convexe »! Sa création remonte à 1923 par l’entreprise française Robert Juliat. La spécialité de l’entreprise à l’époque était l’éclairage pour le cinéma. Elle identifie alors un besoin pour les artistes se produisant sur scène lors des entractes des projections. L’idée était de proposer un projecteur directif, respectant les contraintes de la scène.

Le principe est depuis resté le même, s’adaptant juste au changement de type de lampes et de lentilles à travers le temps. Les deux principaux fabricants que l’on retrouve presque partout sont Robert Juliat et ADB. Des PC à LED existent maintenant depuis plusieurs années et sont en essor constant.

Ses caractéristiques techniques

Le principe du PC est assez simple. La lampe est placée sur un chariot, accompagnée d’un réflecteur derrière elle pour rediriger le plus de lumière possible vers l’avant du projecteur. Cette lumière passe ensuite par la lentille plan convexe qui comporte une face lisse et une autre bombée. La face lisse reçoit les rayons et modifie leurs trajectoires pour les concentrer à leur sortie afin d’éviter leur dispersion. Le chariot de la lampe est monté quant à lui sur une molette ou une vis sans fin, permettant de régler sa distance de la lentille. Rapprocher la lampe du plan convexe élargira le faisceau lumineux, l’en éloigner le réduira.

Lorsque l’on parle d’un PC dans le spectacle, on désigne avant tout le PC 1 kW. Mais il existe différentes puissances allant de 300 W à 2 kW en lentille lisse et martelé. On précisera alors toujours la puissance pour les designers (Ex : PC 500 pour un PC 500 W).

Les lentilles

On différencie les PC également par leurs lentilles. Celle-ci permettent toujours de concentrer la lumière, mais elle modifie le rendu du faisceau existe les 3 suivantes

Représentation du rendu des différents types de lentille d'un PC
  • La lentille lisse, c’est la plus classique, elle permet d’obtenir un bord net du faisceau lumineux.
  • La lentille martelée, moins couramment utilisé, elle ressemble à la lentille lisse dans sa forme. Mais comporte de multiples petits points en son sein. La rendant floue. Grâce à cela, elle permet d’obtenir un faisceau avec des bords diffus. Mais l’on préfère souvent contrôler ce paramètre par les diffuseurs.
  • La lentille Fresnel, elle se compose d’une succession de sections annulaires concentrique. Celle-ci apporte aussi un rendu flouté, mais avec une intensité égale sur toute la tache de lumière. En effet, les deux premières lentilles ont une intensité lumineuse moindre sur les bords du faisceau qu’en son centre.

Les lentilles Fresnel

Les lentilles Fresnel sont tellement particulières qu’ils constituent presque un projecteur à part entière. On les nommera, eux aussi, par le nom de leurs lentilles. Il fonctionne par contre exactement de la même manière qu’un PC. 

Un des principaux avantages de la lentille Fresnel est de permettre d’alléger la lentille. Si l’on augmente la taille d’une lentille plan convexe classique, sa largeur doit augmenter proportionnellement. Cela la rend lourde, fragile et peu pratique. Le modèle du Fresnel lui permet de rester plat peu importe sa taille. C’est pourquoi elle est la seule à équiper les modèles de PC de plus grande taille. On retrouve alors des puissances bien plus importantes, allant jusqu’à 20 kW. Mais sur scène, on utilisera seulement des projecteurs allant jusqu’aux 5 kW.

Comment utiliser un PC sur scène 

Pratique

Le PC est un des projecteurs les plus utilisés sur une installation traditionnelle. Comme nous l’avons vu, il faut d’abord choisir le bon type de PC en fonction de son utilisation. Il possède ensuite tous les mêmes types de réglages. Une fois l’avoir accroché et élingué, le principal réglage à effectuer est celui de l’ouverture.

On peut la régler à l’aide d’une molette se situant à l’arrière du projecteur ou d’une vis en dessous pour les plus petits modèles. Celle-ci déplace le chariot de la lampe et nous permet de gérer la taille du faisceau. Un PC 1 kW aura par exemple des angles d’ouverture, selon les marques, d’environ 8° au minimum et de 63° au maximum.

Une astuce de réglage, apprécié de nombreux régisseurs, consiste à fermer l’ouverture de tous les PC et à les laisser droits lors de leurs installations. Cela permet deux choses : d’abord, si vos projecteurs sont sur le même circuit, lors des réglages lumière du premier, vous ne serez pas gêné par la lumière du deuxième. Également, si vous devez régler une série de PC ayant le même réglage. Cela permet de partir sur une même base. Par exemple, si vous avez déterminé qu’il vous fallait deux tours de molette pour atteindre la focalisation voulue. Vous n’avez plus qu’à faire exactement la même chose sur les projecteurs suivants.

On peut aussi travailler la forme du faisceau dans une certaine mesure. Les PC peuvent être équipés de volets. Ceux-ci permettent de couper le faisceau lumineux si nécessaire. Mais ils sont parfois gênants, que ce soit par leurs tailles ou par la réflexion de lumière qu’ils peuvent causer. On choisira alors de couper notre faisceau plutôt à l’aide de gaffer aluminium. Celui-ci étant un consommable et coûtent cher. Il est préférable de l’utiliser avec parcimonie. Si l’on désire beaucoup travailler la forme du faisceau, il faudra plutôt choisir un projecteur type découpe.

Artistique 

Le PC peut avoir de nombreuses applications si l’on choisit correctement le type de source. Je vais vous parler ici des applications les plus classiques pour les PC 1 kW. Je vous parlerai des autres puissances et des Fresnel dans la partie suivante.

L’une des applications les plus courantes du PC est dans l’élaboration d’une face ou d’un plan de contre. Il se règle très rapidement une fois que la direction et l’ouverture sont définies. Il ne demande que peu de corrections du faisceau. Ce n’est que sur les extrémités du plateau qu’il nécessite d’être coupé.

Il peut aussi servir comme ponctuel. Si l’on désire un faisceau très serré et rond. Également, lorsque l’on désire un faisceau très large, le PC est un des projecteurs directifs offrant la plus grande ouverture possible. Au contraire, si le ponctuel doit être très précis, avec un grand travail sur le faisceau, il faudra plutôt se tourner vers une découpe.

Il faut aussi savoir que les lampes de PC et de découpe sont identiques ! Seul le système optique et les possibilités de réglages changent. On obtiendra donc la même qualité lumineuse avec ces deux projecteurs. Ces lampes ont d’ailleurs la particularité de ne pas posséder la même température de couleur sur toutes leurs courbes de gradation. Elles sont plus « chaudes » à faible intensité et plus « froides » à haute intensité.

Bien évidemment, comme tout autre projecteur traditionnel, on vient lui ajouter des filtres en fonction des besoins grâce à une glissière à l’avant. N’hésitez pas à consulter mon article sur les filtres et les diffuseurs.

Variantes du PC

Variantes

Nous l’avons vu, il existe de nombreuses variantes de PC, mais qui possède le même principe de base. Je vais ici vous lister ceux que l’on retrouve régulièrement sur scène : 

  • Le PC 500
PC 500 W

Le plus petit PC que l’on peut trouver. Il peut être équipé d’une lampe de 300 ou 500 W. Il est principalement utilisé sur des spectacles se déroulant dans des petites salles. Ou encore lorsque l’installation électrique n’est pas adaptée à supporter de grande puissance. Grâce à son format, il est très pratique à transporter. En effet, il pèse en général moins de 4 kg et est très compact.

  • Le PC 2 kW
PC 2000 W

Le PC 2 kW est très similaire au PC 1 kW. Cependant, il est à noter qu’ayant une lentille plus grande, son ouverture est donc différente. Ses angles d’ouverture seront, selon les marques, d’environ 16° au minimum et de 72° au maximum. Il possède ainsi une ouverture maximale plus importantes, paramètre important sur les plus grands plateaux.

  • Le Fresnel

Nous l’avons vue, la lentille du Fresnel le rend très différent des PC classiques. Dans nos réglages aussi, cette lentille change nos habitudes. La diffusion particulière de cette lentille donne beaucoup de halos. Cette “pollution” lumineuse nous oblige à utiliser presque systématiquement des volets avec ce type de projecteur. Le gaffeur aluminium n’est pas une solution efficace, car la diffraction particulière de cette lentille ne permet pas de couper le faisceau proprement sans perdre énormément de puissances lumineuses.

Le 5 kW

C’est tout simplement ainsi que l’on nomme les PC 5 kW. C’est un des projecteurs les plus puissants que l’on retrouve dans le monde du spectacle. Souvent comparer à un “petit soleil” il est équipé d’une lentille Fresnel, et possède une ouverture allant de 10° à 55° en moyenne. Son alimentation se fait au moyen d’une prise P 17 mono et d’un gradateur spécifique disposant de ligne 5 kW.

Les PC LED

Projecteur PC à LED

Il existe maintenant de plus en plus de PC à lampe LED. Toujours dans une logique de réduire la consommation électrique. Ils ne sont quasiment jamais équipés de LED RGB, mais ils peuvent par contre proposer différentes températures de couleurs. L’idée est de remplacer l’installation de CTB ou CTO (cf. mon article sur les gélatines et les diffuseurs). La focalisation est rarement motorisée contrairement au PAR LED. Ce réglage s’effectue toujours à la main sur ces projecteurs. Beaucoup de fabricants font le choix de ne proposer que des PC LED avec une lentille Fresnel. Elle a pour avantage de mieux masquer les défauts de colorimétrie et d’irisation de la lampe.

Conclusion 

Même si l’on en retrouve essentiellement en théâtre, le PC est toujours utilisé sur des scènes de concert. Notamment pour les faces. Car il reste plus abordable qu’un automatique et que les lampes halogènes apportent une chaleur sur les visages souvent appréciés. Le PC a su faire ses preuves depuis des décennies et reste un incontournable de la scène. Même le passage a l’air de la LED ne le rend pas désuet et ce projecteur a encore de beaux jours devant lui.

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Bonjour, je suis Thomas Oberson-Ricot, régisseur son et lumière depuis 2017. Je suis un passionné du monde du spectacle vivant et je m’intéresse à toutes les techniques et technologies mises en place sur scène. Et ce savoir, je souhaite également le transmettre. Mon blog est là pour permettre à tous ceux désirant se lancer dans cet univers d’acquérir les bases nécessaires à ces métiers de l’ombre. tu y découvriras aussi des sujets concernant la vie autour de ces métiers. Qui, pour moi, sont avant tout profondément humains ! Bonne visite à toi !

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