Comment utiliser un PAR sur scène ?
Le PAR, ou PAR 64 pour le plus utilisé, est un projecteur traditionnel iconique. Bien souvent, le grand public ne sait pas à quoi ressemble un projecteur de spectacle. Mais quand on en voit des représentations, c’est généralement de lui qu’il s’agit.
Un peu d’histoire !
Le nom de ce projecteur vient tout simplement de la lampe qui l’équipe : la « Parabolic Aluminized Reflector » ! Créé en 1950 par general electric lighting, son principe est simple : intégrez un filament lumineux dans une carcasse réfléchissante. En effet, cela permet de concentrer le flux lumineux dans une direction. Et c’est notamment cette même technologie qui a équipé les phares de voitures pendant bien longtemps. Ajouter à cela, un verre diffractant plus ou moins la lumière et tu obtiens une lampe de PAR tout-en-un.
Ses caractéristiques techniques
Tu peux encore retrouve ce projecteur sur les boutiques suivantes :
Lorsque l’on parle d’un PAR dans le spectacle, on désigne toujours le PAR 64 (64 étant la taille de sa lampe en ⅛ de pouces… on aime se compliquer la vie hein ?) Si tu souhaite parler d’autre taille, il faut préciser alors toujours laquelle (16, 20, 36, 38, 52). Ce projecteur a une consommation de 1000 W et se branche sur une douille GX16. Il a l’avantage d’être très léger (3 à 4 Kg). Et il est également très simple à régler comme tu vas le voir un peu plus loin. Mais il existe tout de même une subtilité à son utilisation : il faut l’équiper de la bonne lampe !
Et oui, car toutes les lampes ne se valent pas ! Il en existe plusieurs, et l’on s’en sert pour obtenir un faisceau lumineux plus ou moins étroit. il en existe beaucoup, mais tu retrouvera toujours les 4 types suivants :
(Je te donne les deux dernières catégories du tableau, surtout à titre d’information. Mais il est inutile de les connaître par cœur, parce qu’elles sont beaucoup moins employées. Tu ne croisera la norme ANSI que si tu accueille des Américains. Et les appellations pour les PAR en 110V sont très rarement utilisées.)
type de lampes | lentilles | angles du faisceau (l x L) | taille de la tache | norme ANSI (US) | dénomination en 110 / 120 V |
---|---|---|---|---|---|
CP 60 | Lisse | 9-12° | très étroite | FFN | VNSP |
CP 61 | Martèle | 11-15° | étroite | FFP | NSP |
CP 62 | Striée | 12-24° | moyenne | FFR | MFL |
CP 95 | Nid d’abeille | 70-70° | large | FFS | WFL |
Changer la lampe
Le changement de lampe est très simple. Après avoir débranché le projecteur, il suffit de déclipser le capot arrière en tirant la tirette à ressort sur le côté (parfois, il s’agit plutôt d’une vis). Ensuite, débranche le culot de la douille, enlève la bague de serrage de la lampe et voilà ! Puis refait l’opération dans le sens inverse pour remonter la nouvelle lampe et le tour est joué !
Le PAR, un projeteur populaire et économique
Il faut souligner deux choses qui ont rendu ce projecteur populaire. D’abord, son faible coût, moins d’une centaines d’euros, lampe comprise. Également, sa grande résistance. Sa carcasse métallique peux donc être malmenée et endommagée sans rendre le projecteur hors service. Et, lorsqu’un problème survient, il suffit généralement de changer la lampe. Il supporte extrêmement bien les intempéries grâce à sa carcasse ajourée. Laissant s’écouler l’eau tout en protégeant les connectiques.
Comment utiliser un PAR sur scène
Pratique
Le PAR est le projecteur le plus simple et rapide à régler. Une fois accrochés et élingués, il suffit de l’orienter grâce à sa lyre, il ne reste alors qu’une étape : régler la banane.
On utilise ce terme pour désigner l’orientation du filament dans la lampe, et qui donne sa forme au faisceau. Comme tu l’as peut-être remarqué dans le tableau précédent, chaque lampe possède deux angles. Cela veut dire que notre faisceau lumineux n’est pas rond, il est ellipsoïdal (ovale donc) ! Lorsque l’on règle la direction d’une banane, on parle du plus grand angle.
Par exemple, pour un PAR CP 61, on dira : « Tourne la banane vers cour-jardin » si l’on souhaite que son angle à 15° soit orienté entre cour et jardin.
A noté que le CP 95 possède une ouverture ronde. malgré tout, il faudra aussi régler sa banane, car l’intensité lumineuse est plus puissante sur la zone du filament.
Pour régler cet banane, il suffit de tourner la douille à l’arrière de la carcasse du projecteur. Celle-ci étant dans le même sens que le filament, cela est pratique pour se repérer ou prérégler tes projecteurs.
Il ne faut pas que tu craigne l’électriser. Même si tes doigts son proche des fils, c’est isolé…. Enfin, si le PAR est bien entretenu ! Car il est vrai que leurs états, toutes salles ou prestataires confondus, laisse parfois à désirer. Soit tu as la chance d’avoir une belle poignée plastique autour de la douille. te protégeant de l’électricité et de la chaleur. Ou bien, tu tomberas sur une bonne vieille douille céramique, avec les fils apparents… Si tu as un doute ou un peu peur au début, n’hésite pas à porter des gants, il en existe des spéciaux, isolant et résistant à la chaleur.
Artistique
D’un point de vue artistique, le PAR a de nombreuses utilisations. Sa lampe a l’avantage de produire une lumière très chaude sur toute sa courbe de gradation. Elle est souvent appréciée pour cela à haute intensité. Au contraire du PC et de la découpe qui deviennent plus froids. On le préférera aussi si l’on a besoin de puissance lumineuse et de rapidité de réglages. Le PAR produit un faisceau très puissant qui peut isoler quelque chose ou le mettre en valeur. Avec de la fumée, le rendu est droit avec un léger flou. Par contre, si l’on souhaite de la précision et de la netteté, il ne conviendra pas. Le peu de réglages ne permettant pas de corriger le faisceau.
On utilise le PAR dans des directions très variées, mais il est tout de même rare de le retrouver à la face. À cause de son faisceau qui n’est pas réglable, il est compliqué de ne pas marquer le bord de scène et les pendrillons. Également, sa carcasse ajourée donnant beaucoup de fuites lumineuse, il peut apporter de la pollution lumineuse indésirable. Bien évidemment, comme tout autre projecteur traditionnel, on vient lui ajouter des filtres en fonctions des besoins. N’hésite pas à consulter mon article sur les gélatines et les diffuseurs.
Variantes du PAR
Variantes
Outre sa couleur, qui peut être noire ou aluminium, il existe de nombreuses variantes au PAR. Comme vue plus haut, différentes tailles existe, mais pas uniquement. Certains sont équipés d’une double lyre. Grâce à elle, ils peuvent tenir debout au sol sans nécessité de platine. Il existe aussi les ACL et les PAR LED que l’on assimile au PAR.
Les tailles de PAR
Pour commencer, en ce qui concerne les tailles de PAR, voici les plus couramment utilisé :
- Le PAR 16
Petite source par excellence (et avoue ? il est sacrément chou ce PAR miniature !). Sa taille fait qu’il est très utilisé dans le théâtre de marionnettes. Également lorsque l’on souhaite cacher discrètement une petite source lumineuse dans un décor. Je l’ai souvent vue pour créer des contre-plongées par exemple. Il est aussi utilisé comme bleu de services dans plusieurs salles. (petite astuce, un PAR 16 étant très léger, il s’équipe très bien sûr un pied de micro si besoin !).
- Le PAR 36 ou F1
Couramment appeler F1, ce projecteur ne possède pas forcément la même carcasse que son grand frère. Il est fréquemment utilisé pour mettre en valeur des petits objets ou des visages à des emplacements très précis. Petite particularité, il ne possède pas de porte filtres. Mais si tu désire utiliser une gélatine ou un diffuseur, il suffit de l’insérer entre la lampe et la bague de serrage. Attention à ne pas faire tomber la lampe à cette occasion.
- Le PAR 56
On le voit assez peu dans le milieu du spectacle. Mais c’est aussi le nom que l’on donne parfois au PAR possédant un nez court (généralement à tort, il peut s’agir de PAR 64 à nez court). Cette erreur est due notamment au fait qu’il soit peu utilisé. Habituellement, on en voit plutôt sur des spectacles délocalisés dans des lieux qui ne sont pas équipés d’une puissance électrique suffisante. Les lampes de 56 consomment seulement 300W, elles sont plus intéressantes que les lampes en 64 dans ce genre de configuration.
- Les PAR 20 ET 38
Tu ne croisera presque jamais ces projecteurs dans le spectacle. Si tu en croisez, ils fonctionnent de la même manière que les autres, mais avec des lampes différentes.
Les ACL
À première vue, les ACL sont semblables aux PAR. Il s’agit de la même carcasse de projecteur, montée sur des barres par quatre. Mais ils sont équipés de lampes à basse tension. Utilisés dans l’aviation a ses début, leurs noms signifient « Air Craft Landing ». Les lampes étant en 28 V, elles sont donc montées en série de quatre afin d’atteindre environ 110/120 V. Ensuite, il faut les coupler par paires de barres, ou avec un PAR 64 équipé d’une lampe en 110 V (que l’on nomme charge) pour atteindre 220/240 V soit la tension du courant en France.
On les alimente par une prise jaune en P17 spécifique (c’est le seul projecteur dans le spectacle a possédé cette alimentation). Mais, étant un montage en série, une bretelle est nécessaire pour le couplage entre barres ou PAR en 110 V.
Les ACL produisent un faisceau très serré et puissant, mais étant des lampes avec une durée de vie très courtes (25 h en 250 W et 100 h en 600 W). On les utilisera notamment pour des flashes et autre effet rapide.
Les PAR LED
Les PAR LED sont de modèle et de design aussi variés qu’il existe de fabricants. Globalement, ils n’ont pas grand-chose en commun avec leur homologue traditionnel. On nomme ainsi tout projecteur monté sur une lyre non motorisée, directif et ne possédant aucun réglage de focus spécifique. Excepté un zoom mécanique contrôlé en DMX qui se retrouve sur certains modèles. Un article plus détaillé leur sera consacré.
Il existe également des projecteurs à LED cherchant à reproduire le faisceau originel du PAR. La principale raison est la disparition des lampes traditionnelle, car très énergivores. La transition vers la LED, beaucoup moins gourmande, est donc le chemin choisi. Ces projecteurs ne nécessitent plus de changer la lampe pour l’angle du faisceau. Puisqu’ils sont équipés d’une optique sur chariot devant la lampe, permettant de régler l’ouverture du faisceau.
Conclusion
Le PAR reste un indémodable de la scène, même si sa version traditionnelle a presque disparu des festivals au profit des projecteurs automatiques. Il reste cependant la solution quand on recherche de la puissance et de la rapidité d’installation. Il est également toujours un projecteur professionnel peu onéreux. Mais dès le moment où la précision du faisceau est importante, ce n’est pas le bon choix à faire.
Si tu en cherche, tu peux encore retrouve ce projecteur sur les boutiques suivantes :
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