Le câblage du DMX : Les règles à connaître
Connaître les règles du câblage DMX est indispensable si tu désires utiliser des projecteurs pour un spectacle. Tout d’abord, je t’invite à lire mon article sur le protocole DMX si tu n’es pas familier avec lui. Tu pourras ensuite revenir ici, et tu comprendras mieux de quoi je te parle dans cet article.
Mais si tu as déjà une bonne vision du fonctionnement du DMX, alors bienvenue ! Je te propose ici de t’intéresser plus en détail au câblage en lui-même.
Un protocole, deux câbles différents…
Le câble DMX est un câble raccordable. C’est-à-dire qu’il dispose d’un côté mâle et d’un côté femelle et qu’il peut être rallongé à l’aide d’un autre DMX.
Mais il a la particularité d’exister en deux versions : ceux à 5 broches et ceux à 3 broches.
Historiquement, le protocole DMX était prévu pour les fiches à cinq broches. Les pins quatre et cinq devant servir à un retour d’informations. Mais cette évolution n’a finalement jamais vu le jour.
Malgré tout, les fiches à cinq broches sont restées la norme en Europe. Ce qui n’est pas le cas aux États-Unis ou en Chine. Là-bas, ils ont pris comme référence la fiche à trois broches depuis longtemps.
Cela a pour conséquence de faire coexister les deux types de câbles : certains fabricants proposent des projecteurs ne disposant que d’un des deux types de prises, tandis que d’autres proposent les deux versions.
Sur scène, tu dois donc toujours prévoir ton câblage DMX en fonction des projecteurs dont tu disposes. De quoi te faire des nœuds au cerveau quand tu n’as pas d’adaptateurs en quantité suffisante…
Les adaptateurs 3 points / 5 points
Les adaptateurs te permettent de passer d’un type de fiche à l’autre. Mais il faudra te munir du bon adaptateur DMX 3/5 broches, car il en existe deux différents :
- 3 (mâle) vers 5 (femelle)
- 3 (femelle) vers 5 (mâle)
Afin de pouvoir s’adapter à de nombreuses situations, il est habituel de les retrouver par paires. Cela permet par exemple de gérer un projecteur en 3 points alors qu’il se trouve au milieu d’une ligne de projecteurs branchés en 5 points. Avec une paire d’adaptateurs, tu peux facilement rentrer en 3 points et ressortir en 5 points pour attaquer les projecteurs suivants.
Les prestataires les plus sérieux accompagnent chaque projecteur automatique qu’ils louent d’une paire d’adaptateurs. Cela te permet de gagner du temps sur les montages.
Quelles différences entre le DMX et le XLR ?
Communément, on parle de câble DMX afin de le distinguer du câble XLR utilisé en audio. Mais en réalité, il existe peu de différences entre ces deux câbles.
Ils utilisent tous deux des fiches XLR, qui est le nom de cette fameuse fiche ronde. Une fiche DMX 3 points sera donc identique à une fiche XLR. J’explique plus en détail l’histoire de cette connectique dans mon article sur les câbles XLR.
La différence entre les deux se situe au niveau du câble en lui-même. Le DMX étant un signal numérique, il a besoin d’une impédance plus forte pour protéger son signal. Contrairement aux câbles XLR qui servent à passer un signal analogique.
L’impédance d’un câble DMX sera donc de 110 ohms, contre 75 ohms pour le XLR.
C’est pourquoi il est peu recommandé d’utiliser un câble XLR audio pour faire passer du DMX. Cela reste possible, mais seulement en dépannage et sur de courtes distances.
En revanche, l’utilisation de câbles AES (même fiche XLR, mais utilisée pour l’audio numérique) est compatible, car ils sont en 110 ohms eux aussi.
Comment câbler du DMX ?
Le branchement du DMX entre différents appareils est très simple. Il te suffit de les brancher les uns à la suite des autres, en “guirlandes”. Cette méthode est aussi appelée “Daisy chain”.
Le DMX part d’une sortie de ta console lumière, et, arrivé à ton premier projecteur, il faut te brancher en “IN”. Ensuite, repars avec un nouveau câble depuis la prise “OUT” de ce projecteur vers ton deuxième appareil et répète l’opération… Rien de bien compliqué !
Attention au sens de câblage…
Pour ne pas commettre d’erreur de branchement, rappelle-toi d’une chose :
C’est toujours la fiche femelle qui transmet l’information DMX.
Donc c’est toujours la prise mâle d’un appareil qui sera le “IN” en DMX.
Cette notion est importante, car sur scène, tu ne partiras pas toujours du début de ta chaîne DMX lors du câblage. Attention donc à ne pas te tromper de sens en étant peu attentif. Crois-en mon expérience de tête en l’air, une erreur est vite arrivée !
Le DMX sans fil
Certains appareils et projecteurs proposent une transmission du DMX par “wireless” aussi appelé W-DMX. Cette méthode se révèle très pratique dans les cas où les passages de câbles sont complexes. En fonction des appareils, le signal est transmis soit grâce aux ondes HF, soit à l’aide d’un signal Wi-Fi.
Cette technique nécessite un transmetteur W-DMX et des récepteurs compatibles :
- Les transmetteurs sont des appareils extérieurs à la console lumière. Comme il est impossible d’être compatible avec tous les signaux, aucune console professionnelle n’intègre directement cette fonctionnalité. Les rares transmetteurs proposant une commande servent en général à tester ou régler des projecteurs.
- Pour les récepteurs, il peut s’agir de boîtiers autonomes ou directement de projecteurs. L’un et l’autre reçoivent le signal de la même manière, et permettent de le distribuer à d’autres appareils.
Pour le système de transmission, je te recommande tout de même d’utiliser des systèmes professionnels et sécurisés. Un système sans fil étant par défaut moins sécurisé qu’un câble, il faut être sûr d’avoir une très bonne qualité de signal.
Les limites du câblage DMX
Au niveau du protocole, mis à part la barre des 512 adresses, le DMX ne connaît que peu de limites. C’est au niveau de son câblage physique qu’il rencontre différentes restrictions.
D’abord la distance que le signal peut parcourir. Dans un câble de bonne qualité, l’évaluation basse est de 200 mètres maximum. Il est possible de monter à 300 mètres, mais les chances de perturbations sont plus importantes.
Heureusement, on peut aisément aller au-delà à l’aide de booster DMX. Ceux-ci permettent de régénérer le signal afin qu’il puisse de nouveau parcourir de grandes distances.
La règle des 32
Le branchement DMX comporte lui aussi une limite pour respecter la puissance du signal. Dans une même chaîne de câblage, tu ne dois pas dépasser 32 appareils. Chaque machine apportant une “résistance” au signal et l’affaiblissant petit à petit.
Cette limite peut même être inférieure en fonction des projecteurs. C’est pourquoi certaines personnes te préconiseront même de ne pas aller au-delà de 15 ou 20 machines.
Si tu dépasses cette limite, tu peux te retrouver avec des perturbations de ton signal. Certains projecteurs s’activeront alors tous seuls, de manière erratique.
Pour résoudre le problème, tu peux essayer d’utiliser un bouchon DMX. Il s’agit d’un connecteur DMX sur lequel une résistance de 120 ohms a été soudée entre les broches 2 (signal négatif) et 3 (signal positif). Il faut le brancher sur la sortie du dernier projecteur de ta chaîne. Un bouchon DMX a pour effet d’empêcher le retour en arrière du signal.
Mais si cela ne suffit pas, il faut que tu sépares ton câblage à l’aide d’un splitter.
Les splitter DMX
Les splitter DMX sont des outils indispensables dans ton installation lumière. Ils facilitent ton câblage en copiant la ligne DMX sur plusieurs sorties. C’est un peu comme une multiprise, mais pour le DMX !
Cela te permet aussi de t’affranchir de la règle des 32, car chaque sortie d’un splitter pourra supporter jusqu’à 32 appareils. Petit plus, les splitter permettent également de booster ton signal et de prolonger tes lignes. Quel outil magique !
Conclusion
Comme tu peux le constater, le câblage du DMX s’avère très polyvalent : il est simple à installer pour les petites implantations, mais peut aisément se complexifier pour celles plus exigeantes. Garder en tête les quelques règles à respecter, et tu ne devrais avoir aucun problème sur tes installations lumière.
Tu as des soucis sur ton câblage DMX ? N’hésite pas à me poser des questions en messages privés sur les réseaux sociaux !