Quels sont les différents types de consoles lumière ?
Si tu es là, c’est certainement parce que tu t’intéresses aux différents types de consoles lumière. Mais que tu t’es rendu compte qu’il en existe plusieurs dizaines…
Même sans parler des différentes marques : Il faut d’abord faire la distinction entre plusieurs types de fonctionnement.
Pas facile de s’y retrouver au début, n’est-ce pas ?
Si tu souhaites en apprendre plus sur les consoles à connaître aujourd’hui, je t’invite à consulter mon article sur le sujet. Il se trouve juste ici : Quel sont les différentes consoles lumière a connaitre ?
Mais si tu souhaites connaître les différents types et fonctionnement des consoles, tu es au bon endroit ! Dans cet article, je vais te présenter les grandes familles de consoles et t’expliquer leurs différents principes.
Je précise tout de même qu’à ce jour, il n’existe pas de nomenclature claire sur les types de consoles. Je te propose donc ici ma propre organisation.
Qu’est-ce qu’une console lumière ?
Commençons par remettre du contexte. Une console lumière, qu’est-ce que c’est ?
Je te propose une petite comparaison toute simple :
Tu peux voir les projecteurs comme des musiciens dans un orchestre. Seuls, ils savent jouer, oui. Mais, ils n’arriveront pas à s’accorder avec leurs collègues.
Pour cela, ils ont besoin d’un chef d’orchestre : la console lumière.
Elle est aussi appelée pupitre, et c’est le point névralgique des installations d’éclairage. C’est cet outil qui te permet de contrôler les projecteurs et de pouvoir les faire agir de concert.
Quelle est l’importance des consoles lumière dans l’éclairage scénique ?
La lumière dans le spectacle ne se résume pas à éteindre et allumer des projecteurs. Il faut gérer les intensités, les positions, les couleurs, les gobos, etc.
Cela rend certains effets si complexes, rapides ou précis qu’il serait impossible de les effectuer “manuellement”. Même la personne la plus habile du monde n’a que dix doigts…
C’est pourquoi les consoles lumière sont bien plus que des interfaces de contrôle. Ce sont des appareils de programmation.
À l’aide de preset, de cue-list ou encore d’effets, elles te permettent de construire des tableaux lumineux complexes et de les enregistrer. Les consoles permettent également de contrôler les temps de transition. Élément ô combien fondamental dans la création lumière.
Les différents types de consoles lumière
Malheureusement, toutes les consoles n’ont pas les mêmes capacités. Bien que les principes de base restent identiques, chaque génération de pupitres a apporté ses évolutions.
Et grâce aux avancées technologiques, les consoles professionnelles d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec celles d’il y a 20 ou 30 ans. Pourtant, qu’il s’agisse d’une contrainte de lieu ou de budget, tu peux encore te retrouver à travailler avec une ancienne console lumière.
Il est donc intéressant de comprendre comment ont évolués les différents types de consoles lumière. Autant pour savoir t’en servir que pour comprendre pourquoi on en est arrivé aux consoles actuelles.
Les consoles à préparation A/B
Les consoles à préparations sont les plus simples et anciennes que tu peux encore trouver en activité. Ce n’est vraiment pas de chance si tu tombes dessus. 😂
Ces consoles ne pouvant contrôler que quelques dizaines d’adresses DMX, leur principe de fonctionnement est simple :
- La console est divisée en deux paquets de fader, la banque A (haut) et la banque B (bas).
- Chaque circuit correspond à un fader de chacune des banques.
- deux fader master sur le côté permettent de faire la transition entre les deux banques.
Le principe de la console est le suivant :
- La préparation 1 est dans la banque A et est présente sur scène.
- La préparation 2 est dans la banque B, on effectue la transition de A vers B.
- La banque A est donc cachée et c’est la banque B qui est présente sur scène.
- On compose la préparation 3 dans la banque A pour ensuite recommencer cet enchaînement.
Rien de bien compliqué, mais ce type de console nécessite de préparer en direct l’effet suivant après chaque transition. Tu as donc intérêt à bien noter toute ta conduite lumière !
Les consoles à mémoire
Ensuite, nous avons les consoles à mémoire. Les premières se répandent dans les années 70. Avec notamment les marques Strand, AVAB et ETC qui commercialisent les premières consoles de ce type.
La révolution ici consiste à pouvoir sauvegarder une préparation dans une mémoire.
Celle-ci est ensuite envoyée depuis un séquentiel, ou cue-list, à part des faders.
Fini la transition en direct, il est enfin possible d’enregistrer tout un spectacle pour n’avoir qu’à le restituer par la suite.
Ce type de consoles connaîtra ensuite de nombreuses évolutions durant une vingtaine d’années.
Avec, par exemple :
- L’ajout d’une interface sommaire
- L’enregistrement des temporisations
- La possibilité de « patcher » ses circuits
- L’intégration de générateurs d’effet
- L’ajout de submaster
Et j’en passe… Il serait compliqué de faire un tour exhaustif de toutes les innovations ou essais qu’ont pu tester les différents fabricants durant cette période.
De tout ça, on en a gardé le meilleur, et c’est majoritairement ce que l’on retrouve aujourd’hui lorsque l’on parle de consoles traditionnelles. Comme les petits contrôleurs ADJ, Botex ou encore Stairville.
Celles-ci conviendront tout à fait pour des pièces de théâtre ou des petits spectacles n’ayant pas un grand nombre de projecteurs.
Les consoles informatisées
On arrive ensuite progressivement aux premières consoles informatisées, un peu avant les années 2000.
Ce type de console a la particularité de proposer une vraie interface, bien plus poussée qu’un simple afficheur : grâce à un écran (intégré ou ajouté), on peut accéder au logiciel intégré. De véritables ordinateurs en somme, mais dédiés à la lumière. Du jamais vu jusque-là.
Attention, on distingue deux sous-genres dans cette catégorie : les consoles à séquentielle et les consoles à preset.
Les consoles à séquentielle
Les consoles à séquentielle, que certains appellent aussi “ consoles théâtre”, sont des consoles centrées autour d’un séquentiel ou “cue-list”.
Elles ont été développées essentiellement pour les théâtres, car elles correspondaient aux méthodes de travail de ce milieu : construction d’un spectacle tableau après tableau, contrôle efficace des temporisations dans la séquence et gestion de projecteurs traditionnels.
On pense notamment à la Presto ou à la Strand, qui ont été les plus populaires pendant longtemps. Puis plus tard, avec déjà de nombreuses améliorations, à la Freedom ou à la Congo.
Si tu veux, tu peux retrouver ici un article complet pour bien comprendre la différence entre projecteurs traditionnels et automatiques.
Mais ces consoles ont été critiquées “d’archaïque” très rapidement, avec l’arrivée de leurs cousines : les consoles à preset.
Malgré tout, les régisseurs en théâtre s’étant attachés à ces consoles, elles ont persisté durant des années. Tu peux même encore en retrouver dans certains lieux aujourd’hui.
Les consoles à preset
Ce type de console a été développé pour les concerts et autres événements de show bizz. Elles avaient pour but d’utiliser efficacement les nouveaux types de projecteurs arrivant sur le marché : les automatiques.
Ces consoles offrent la possibilité de créer des “presets”, c’est-à-dire des préparations de couleurs, position, gobo, etc afin de composer plus librement et en “live” des shows lumière complexes.
Pour cette révolution, on pense forcément à la première GrandMA. Mais aussi à Chamsys (MagicQ), High and System (HOG) ou encore Avolites (Titan).
Les consoles virtuelles
Suite à la sortie des consoles informatisées, il n’aura pas fallu longtemps pour voir apparaître les premiers logiciels lumière sur ordinateur.
Il s’agit soit des softs des consoles permettant de travailler sur un spectacle, même sans avoir la console sous la main.
Soit de logiciels complètement indépendants, permettant de gérer entièrement un spectacle sans surface de contrôle.
Cela a permis une toute nouvelle dimension pour les spectacles : il est désormais possible d’apporter une régie professionnelle partout avec soi, facilement… et à moindres frais.
Quel est l’avenir des consoles lumière ?
Aujourd’hui, les consoles informatisées sont clairement dominantes sur le marché professionnel. Et ce sont les consoles à preset qui ont rencontré le plus de succès, atteignant même le monde du théâtre.
Notamment avec l’EOS, de chez ETC, qui mêle brillamment les avantages des deux types de consoles informatisées. Elle propose une visualisation poussée, centrée sur un séquentielle, pour ne pas perdre les habitudes du théâtre. Mais apporte le confort de la gestion des projecteurs automatiques et des presets.
Pour l’instant, les améliorations récentes se concentrent sur la qualité des contrôles et leur diversité au sein d’une console. Ainsi que sur les performances de ses composants. Et de sa capacité à gérer un grand nombre d’informations, toujours plus importantes (projecteur plus complexe, évolutions des protocoles…).
Pour l’avenir, on peut très certainement s’attendre à l’arrivée de l’IA intégrée aux consoles. A mon avis, celle-ci permettra de faciliter et d’accélérer le travail de l’utilisateur en assistant le régisseur dans son encodage.
Conclusion
Comme tu l’as peut-être compris, l’évolution des différents types de consoles lumière ne se détermine pas par un choix arbitraire des ingénieurs. Mais par des habitudes et des méthodes propres aux utilisateurs. Qui vont ensuite échanger avec les fabricants pour combler les besoins de demain.
Tu peux également voir que les consoles les plus anciennes et les habitudes de travail ont modelé les consoles actuelles. Et certaines fonctionnalités d’aujourd’hui font écho aux premières nées.
C’est d’ailleurs en comprenant cette évolution que tu pourras mieux appréhender certaines fonctions actuelles.
De nos jours, pour être régisseur lumière, avoir un goût pour l’informatique est une obligation. Les consoles d’aujourd’hui demandent bien plus d’apprentissage et de maîtrise que les premières générations. Mais elles offrent aussi bien plus de possibilités pour tes (futures) créations lumière.
Tu veux en apprendre plus et régulièrement sur la technique du spectacle ? Alors rejoins-moi sur mes réseaux sociaux !