Le protocole DMX : comment ça marche ?
Connais-tu le protocole DMX ? Pour faire simple, c’est la méthode de commande la plus utilisée dans l’éclairage professionnel. C’est grâce à lui que tu peux pilotes des projecteurs, et bien d’autres équipements encore.
Je te propose ici de découvrir comment il fonctionne et pourquoi il est essentiel à la chaîne de la lumière dans le spectacle vivant. Et si tu cherches à apprendre comment câbler du DMX, attend encore un peu, un article a ce sujet arrive très vite !
Un peu d’histoire…
Avant l’arrivée du DMX (Digital MultipleXing), l’éclairage était contrôlé à l’aide de ligne analogique. Cela demandait donc de tirer une ligne de commande différente par projecteurs et effets a commandé. Un vrai sac de nœud pour des installations pouvant dépasser la centaine de lignes…
C’est pourquoi une commission d’ingénierie de l’USITT (United States Institute for Théâtre Technology) a développé le DMX 512 en 1986. Ce protocole numérique avait pour but de gérer plusieurs canaux de gradation depuis une ligne unique.
Ce protocole a cependant vécu de nombreuses améliorations pour être parfaitement au point. C’est l’ESTA (Entertainment Services and Technology Association) après avoir commencé à travailler sur le DMX en 1998 qui pu livrer le DMX 512-A en 2004.
C’est ce protocole, libre de droit, qui a été approuvé par l’ANSI (American National Standards Institute). Il est aujourd’hui la norme de transmission dans l’éclairage professionnel. Et ce sont les câbles de la marque neutrik qui sont les plus recommander pour la qualité professionnelle.
Le Protocole DMX : Principe de base
Le DMX est donc, depuis des années, le protocole standard que tu retrouveras sur n’importe quel type de scène. Il te permet de relier en chaîne différents appareils sur une seule ligne et de pouvoir piloter chaque paramètre individuellement.
Les adresses DMX
Si le nom complet de ce protocole est DMX 512, ce n’est pas un hasard. 512 correspond aux nombres de canaux disponibles sur une ligne. Ces canaux sont appelés plus couramment adresses.
Lors d’une installation lumière, une étape importante consiste à adresser chaque appareil. Tu attribues alors une adresse (ou ID) à chacun d’eux afin de pouvoir les contrôler. Plusieurs projecteurs peuvent tout à fait partager une même adresse. Si c’est le cas, ils réagiront donc de la même manière.
Un appareil peut en revanche occuper plusieurs adresses. C’est le cas des projecteurs automatiques, contrairement aux projecteurs traditionnels. Chaque paramètre dont ils disposent utilisera une adresse supplémentaire. (Intensité, couleurs, zoom, mouvement…)
C’est une notion importante à prendre en compte pour ne pas faire « chevaucher » des adresses DMX entre deux appareils. Tu peux en apprendre plus à ce sujet dans mon article sur les différences entre les projecteurs traditionnels et automatiques.
Si tu n’y prêtes pas attention, tu te retrouveras avec une adresse qui contrôlera en même temps deux paramètres. Par exemple, l’intensité sur un projecteur et une couleur sur un autre.
Note bien que l’adressage ne dépend pas du câblage DMX. Il n’est donc pas nécessaire que l’adresse numéro 1 soit au début de ta chaine. Il peut également y avoir des adresses inutilisées entre deux projecteurs.
Les univers DMX
Comme tu l’as vu, une ligne DMX peut contrôler jusqu’à 512 adresses. Mais certaines installations ont besoin de bien plus de paramètres. Tu dois donc tirer une nouvelle ligne DMX pour chaque groupe de 512 adresses nécessaires.
Chacune de ces lignes DMX est alors appelée univers DMX. Ces univers correspondent aux différentes sorties physiques des consoles DMX. Ils sont soit numérotés 1, 2, 3… ou bien identifiés par des lettres A, B, C… en fonction des consoles lumière.
Qu’y a-t-il dans une adresse ?
Tu te dis peut-être “C’est bien ces histoires d’adresse, mais après, qu’est-ce que j’en fais exactement ?” Eh bien, je vais maintenant te montrer d’un peu plus près ce que contient une adresse DMX.
Il s’agit d’un canal ou transite 1 octet d’information, soit 8 bits. C’est-à-dire une suite de huit 0 ou 1. Je ne vais pas t’apprendre le binaire ici, mais c’est pour te faire retenir une chose : avec 8 bits, il est possible d’obtenir 256 valeurs. Que l’on fait varier de 0 à 255 dans le DMX (“0“ étant une valeur).
Par exemple, une lampe dont la valeur du canal DMX est de 0 sera éteinte. En augmentant la valeur petit à petit, la lampe s’allumera jusqu’à être à 100% lorsque la valeur sera à 255.
Mode 16 bits
Mais pour certaines applications, notamment pour les lampes LED, la gradation sur 256 valeurs n’est pas assez fine. On peut déceler des paliers à chaque passage de valeur, rendant certain effet saccadé… Mais pour palier à cela, une astuce a été trouvée.
En t’intéressant de plus près aux projecteurs automatiques, tu verras parfois que certains d’entre eux proposeront un mode 16 bits, ou que certain paramètre aurons la dénomination “fine”. Il s’agit de mode ou le projecteur utilisera deux canaux pour un même paramètre. L’un des canaux sera le réglage général et le deuxième sera le réglage précis.
Cela permet de réaliser une gradation échelonnée potentiellement sur 65 536 valeurs… De quoi être bien plus fin et précis !
Voici un petit résumer de ce que je viens de t’expliquer.
Le RDM, remplaçant du protocole DMX ?
le RDM, qui signifie Remote Device Management, est un protocole qui est une évolution du DMX. Il utilise le même câble que le DMX mais propose une communication dans les deux sens. Cela permet donc un retour d’information des projecteurs vers la console, ce qui ouvre la porte à de nombreuses opérations à distance : contrôle de l’état, identification, adressage, choix du mode, etc.
Le RDM est présent dans les consoles lumières haut de gamme en même temps que le DMX depuis très longtemps. Mais malgré son utilité, il ne remplace pas encore le DMX. La faute est due aux projecteurs, car ils ne sont pas tous compatibles avec le RDM.
Conclusion
Le DMX est le premier protocole à connaître pour apprendre les techniques d’éclairage sur scène. Malgré l’existence du RDM, il restera la norme pour de nombreuses années encore. Il conviendra à la majorité des installations et salle, qu’elle soit petite, moyenne ou grande.
Mais l’innovation des projecteurs se mettant à utiliser de plus en plus de paramètres par machine (certaines sont capables d’occuper un univers entier), le DMX est poussé dans ses retranchements.
C’est pour cela qu’au-delà de 4 à 8 univers, les liaisons devront être complétées ou remplacer afin de simplifier les câblages. C’est là qu’interviennent les protocoles IP, tels que l’Artnet ou le sACN. Ce sont des protocoles offrant plus de possibilité, mais dont je parlerais à travers un autre article.
Tu as encore des questions sur le DMX ? Pose-les-moi en commentaire !