Comprendre les caractéristiques d’un micro
Vous vous êtes peut-être déjà intéressé de plus prêt aux caractéristiques techniques d’un micro. Malheureusement, un manque de vocabulaire technique vous a vite arrêté dans cette recherche de connaissance… Je vous propose ici de retrouver toutes les informations nécessaires pour décrypter la fiche technique d’un micro.
Type de micro
Pour comprendre toutes les caractéristiques d’un micro, il faut commencer par son type. Il en existe deux grandes familles :
- Les micros statiques (ou à condensateur). Ils possèdent une sensibilité élevée et une réponse en fréquence étendue. Il nécessite cependant une alimentation fantôme (48V) fourni via le câble XLR. Ils sont par contre plus sujets aux problèmes de larsen. Bien que plus souvent dédié au studio, on les retrouve aussi sur scène dans certaines applications.
- Les micros dynamiques. Ils supportent une pression acoustique plus élevée et ont une réponse en fréquence plus étroite pour mieux isoler les sources sonores. Ils ne nécessitent pas d’alimentation externe et sont plus robustes que les statiques. C’est cela que l’on retrouve le plus souvent sur scène.
Il n’est pas toujours facile de les différencier au début. Lorsque l’on ne connaît pas un micro et que l’on souhaite connaître son type, commencer par l’observer. Si un commutateur de réglages est présent sur le micro (coupe bas, changement de directivité…), vous pouvez être à peu près sûr qu’il s’agit d’un micro statique. Mais ce n’est pas une règle universelle, car de nombreux micros statiques n’ont pas de réglages intégrés.
Sensibilité
La sensibilité d’un micro correspond à sa capacité à convertir les ondes acoustiques en signal électrique. Quand la capsule est exposé à une pression acoustique (exprimer en Pascals (Pa)) on peut mesurer la tension de sortie fournie (exprimé en millivolts).
Les fabricants donnent leurs valeurs de référence pour un son d’une fréquence de 1 kHz. Elle est soit exprimé en millivolt par Pascale (mV/Pa) ou bien en Décibel-volt par Pascale (dBV/Pa).
Voici quelque comparatif de valeur entre les deux normes. Plus les valeurs sont élevées (positive pour les dBV/Pa), plus le micro est sensible :
- 1 mV/Pa = -60 dBV/Pa
- 10 mV/Pa = -40 dBV/Pa
- 100 mV/Pa = -20 dBV/Pa
Et c’est donc au niveau de la sensibilité qu’on observe la plus grande différence entre un micro dynamique et un micro statique.
Généralement, les micros dynamiques ont une sensibilité comprise entre 1 mV/Pa (-60 dBV/Pa) et 5 mV/Pa (-46 dBV/Pa).
Les micros statiques quant à eux ont une sensibilité plus élevée, qui est compris entre 10 mV/Pa (-40 dBV/Pa) et 50 mV/PA (-26 dBV/Pa).
Plus la sensibilité d’un micro sera élevée, plus celui-ci fournira un signal puissant. Cela permettra de moins sollicité les gains d’entrée de la console son et l’éloignera donc des bruits de souffle et des parasites. Par contre, il sera très sensible au moindre bruit produit dans son champ d’action. L’exemple que je trouve le plus flagrant survient lors de la manipulation de feuille (page de partition, journal, livre…). Un micro statique révèlera le moindre bruissement produit par les feuilles entre elle, là où un micro dynamique ne capterait que peu de son.
Réponse en fréquence
La réponse en fréquence d’un micro correspond à la plage de fréquences qu’il est capable de capter. De la même manière que notre oreille perçoit les fréquences sur une plage de 20 à 20 000 Hz. Chaque micro aura sa plage de fréquence qu’il sera capable “d’entendre”.
Elle est représentée par une courbe montrant la sensibilité du micro à différentes fréquences. Généralement, les micros statiques offrent une réponse en fréquence plus étendue que les microphones dynamiques. Mais la plage réduite de certains micros dynamiques leur permet quant à eux d’être plus adaptées pour isoler certaines sources sonores. Par exemple, certains seront plutôt dédiés aux basses fréquences telles que les micros de grosse caisse.
En termes de niveau sonore, les micros statiques disposent habituellement d’une réponse plus homogène que les dynamiques. Il faut donc être attentif dans le choix des micros dynamiques pour qu’il soit cohérent avec la source sonore.
Courbe de directivité
La courbe de directivité est certainement l’une des caractéristiques les plus importantes d’un micro. Il s’agit de la manière dont le micro capte le son autour de lui. Chaque micro, par sa conception, ne captera pas de la même manière le son provenant directement devant sa membrane, sur le côté ou derrière lui.
Pour représenter cela, on s’aide d’un diagramme polaire. Ceux-ci sont des représentations graphiques qui montrent la directivité d’un microphone. Ils montrent la sensibilité du microphone à différentes orientations par rapport à la source sonore. Le degré 0° étant en face de la capsule du micro, 90° sur le côté, et 180° derrière elle.
Ces représentations sont essentielles pour travailler efficacement avec les micros. Elles servent à savoir comment disposer chaque micro sur scène de la manière la plus efficace possible. Un mauvais choix de directivité peut entraîner un certain nombre de problèmes, notamment des larsens.
On retrouve cinq grands modèles de directivité, mais en réalité chaque micro à sa propre courbe qui variera également à chaque fréquence. Les modèles de directivité sont là pour nous donner une indication globale du comportement du micro.
On retrouve donc habituellement les directivités suivantes :
Cardioïde, en forme de cœur, il capte devant lui et sur les côtés, mais rien derrière lui.
super-cardioïde, version plus précise de cardioïde, il capte le son presque uniquement devant lui, mais dispose d’une légère sensibilité à l’arrière.
hyper-cardioïde, encore plus précise que la super-cardioïde, c’est cette directivité que l’on retrouve sur les fameux “micro canon”
Omnidirectionnels, captant le son de manière égale tout autour de sa capsule et étant moins sensible à l’effet de proximité.
Bidirectionnel, ou en forme de 8. Il capte devant et derrière lui, mais pas sur les côtés.
Il existe encore d’autres variantes de cardioïde, telle que l’hypo-cardioïde ou encore la cardioïde large, mais étant rarement représenté sur scène, je ne m’attarderais pas dessus.
Un article se concentrant sur les différentes directivités des micros est à venir.
Impédance de sortie
Souvent ignorer, car moins essentiels, l’impédance d’un micro est pourtant intéressante à comprendre. C’est une des caractéristiques qui différencie le plus les micros bas de gamme des micros professionnels. L’impédance de sortie s’exprime en ohms et représente une mesure de la résistance que le micro impose au signal électrique. Pour les micros professionnels, elle se situe toujours sous les 600 ohms, mais est généralement comprise entre 50 et 350 ohms.
Cela peut avoir un impact significatif sur la qualité du signal audio. En effet, plus l’impédance de sortie est faible, plus le signal sera puissant et de qualité élevée, car il est moins susceptible de rencontrer une résistance supplémentaire lors de son transport jusqu’à la table de mixage. À l’inverse, une impédance de sortie élevée peut entraîner une diminution de la qualité audio, parce qu’elle augmente la quantité de bruit électrique et peut causer des pertes dans le signal sonore.
Pression acoustique (SPL)
La pression acoustique supportée par un microphone, également appelé sound pressure level (SPL), représente le niveau maximum de puissance sonore que le microphone peut encaisser sans risque de distorsion ou de dommage physique. Elle varie en fonction du type de microphone utilisé. D’une manière générale, la SPL est comprise entre 110 et 150 dB pour la plupart des micros. Mais les dynamiques sont capables de supporter des niveaux de pression sonore plus élevés, allant jusqu’à 150 dB SPL, voir au-delà, alors que les statiques sont plus généralement limitées autour de 130 dB SPL.
On retrouvera donc peu de micros statiques sur des prises de proximité avec des instruments à fortes dynamiques, comme les caisses d’une batterie ou encore des baffles de guitare électrique. Ils sont plus fréquemment utilisés pour des prises d’ambiances, un peu plus éloigner de la source directe, tels les overheads d’une batterie.
Petit avertissement sur de nombreuses boutiques de micro. S’il est indiqué 94 dB SPL sur les caractéristiques d’un micro, il y a de forte chance que le revendeur se soit trompée d’information… Tous les fabricants n’indiquent pas forcément le SPL de leurs micros. Mais ils peuvent indiquer la valeur de référence utiliser pour calculer la sensibilité du micro qui est souvent de 1 Pa (Pascal), soit 94 dB SPL si l’ont convertie la valeur… Soyez vigilant à ce type de fausses informations !
Conclusion
Lors d’une installation sur scène, il est donc important de bien prendre en compte les caractéristiques d’un micro avant de le choisir. Tous ces paramètres sont importants et aident à sélectionner ceux adaptés à nos sources sonores et à leurs environnements d’utilisation.
Par exemple, sur un concert, un micro omnidirectionnel sera rarement un bon choix pour une voix, alors qu’il aurait parfaitement sa place sur une one-man ou du théâtre.
Globalement, un micro statique retranscrira plus de détail, mais il peut aussi rapidement causer des “repisse” d’autres instruments dans la prise de son. Ce qui est moins le cas avec les micros dynamique. Raison pour laquelle, ils sont souvent préférés en live.
Vous avez maintenant tout ce qu’il vous faut pour comprendre les caractéristiques techniques d’un micro. Réfléchissez donc bien avant de sélectionner les vôtres et assurez-vous qu’ils correspondent à vos besoins.
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