Direct input (DI)

Comment utiliser une DI sur scène ?

Si tu est musicien, régisseur son ou technicien de scène, il y a de fortes chances que tu ais déjà entendu parler des boîtiers de DI (direct input). Les DI, ou boites de direct, sont des appareils électroniques qui transforment un signal audio asymétrique en un signal symétrique. Elles sont utilisées principalement pour connecter des instruments de musique à des systèmes de sonorisation professionnels. Mais elles possèdent aussi d’autres applications que nous allons découvrir ici.

Un peu d’histoire !

Les boîtes directes passives apparaissent pour la première fois aux États-Unis au milieu des années 1960, notamment à Detroit, dans des stations de radio et des studios d’enregistrement. À l’époque, les musiciens utilisaient des microphones sur leurs amplificateurs pour diffuser leurs instruments de musique. Les micros captaient alors beaucoup de bruit parasite et pouvaient être saturés par le niveau de l’ampli, entraînant ainsi une perte de qualité sonore. Les premiers DI ont été créés pour résoudre ces problèmes en permettant aux musiciens de connecter directement leur instrument à un système de captation.

Ces DI étaient dans un premier temps passives et convenaient à la plupart des instruments. Mais ceux ayant un niveau de sortie faible voyaient leur son déformer. Des DI actives furent alors développées, contenant des circuits électroniques alimentés permettant d’augmenter l’impédance d’entrée. C’est en 1975 que la première DI active disposant d’une alimentation fantôme de 48 volts fut conçue. Celle-ci permit de faciliter leur mise en place en studio et sur scène.

Depuis leur création, les DI ont beaucoup évolué. Les premiers modèles étaient très simples et ne disposaient pas de toutes les fonctionnalités des modèles actuels. Aujourd’hui, les DI sont des appareils sophistiqués avec de nombreuses fonctionnalités.

Ses caractéristiques techniques

Aujourd’hui, il existe donc deux types principaux de DI : les DI passifs et les DI actifs.

Les passifs sont simples et n’ont pas besoin d’alimentation électrique. Mais elles ne conviennent pas à tous les instruments et peuvent apporter une distorsion plus importante.

Les actifs ont besoin d’une alimentation électrique et sont plus chers, mais elles offrent généralement une meilleure qualité de signal.

Pourquoi utiliser des DI ?

Les boitiers de direct permettent deux choses : convertir le signal asymétrique en signal symétrique et enlever les boucles de masse.

La conversion du signal asymétrique en signal symétrique est essentielle pour protéger le signal et permettre de le transporter sur de grandes distances. Je t’invite à consulter mon article sur les XLR pour bien comprendre la différence entre ces deux signaux.

Les boucles de masse, c’est lorsque tu as deux appareils reliés électriquement entre eux (le signal audio), mais connectés à des alimentations différentes. Le courant a alors plusieurs chemins et cela crée une boucle causant un bourdonnement autour de 50 ou 60 Hz. Les DI permettent d’isoler les signaux audio et donc de retirer ce type de défaut.

connectivités des DI

Les boitiers de direct sont au minimum équipées d’une entrée et de deux sorties.

Pour les entrées, on retrouve toujours une connectique d’input en jack, parfois complétée d’une entrée XLR.

Les sorties sont quant à elles de deux types : OUTPUT et THRU.

  • C’est la sortie OUTPUT qui donne un signal symétrique à envoyer jusqu’à la console de mixage. Cette sortie sera toujours en XLR.
  • La sortie THRU ou LINK permet de transmettre le signal reçu sans modification. Elle est notamment utilisée si le musicien souhaite également relier son instrument à un ampli.

Les DI passives

Les DI passives ne nécessitent pas d’alimentation électrique pour fonctionner. Elles sont souvent moins chères que les DI actives et sont plus simples à utiliser. Les DI passives sont destinées aux instruments actifs. Ceux-ci délivrent un signal puissant, tel que par exemple des synthétiseurs, des percussions électroniques ou encore des violoncelles électriques. Cependant, la distorsion du signal est plus élevée et se crée progressivement contrairement aux DI actives.

Les DI actives

Les DI actives nécessitent une alimentation électrique pour fonctionner. Fournie par un transformateur, une batterie ou une alimentation fantôme, celle-ci permet d’alimenter un préamplificateur. Il permet de changer l’indépendance du signal et de le passer en niveau micro. On utilise donc ces DI pour les instruments passifs, comme un certain nombre de guitares et de basses électriques. Cependant, elles sont généralement plus chères que les DI passives et peuvent être plus complexes à utiliser. La distorsion, quant à elle, n’est pas graduelle, mais apparaît subitement dès que le niveau est trop élevé. Mais cela n’est habituellement pas un problème si le niveau d’entrée est bien géré.

Comment utiliser des DI sur scène

Maintenant que je t’ai expliqué les différents types de boites de direct existants, et à quels types d’instruments elles sont dédiés, je peux te dire que sur scène, ce n’est pas DU TOUT ça qui est appliqué !

Dans la réalité, sur un plateau, on ne retrouvera presque que des DI actives, mais pas n’importe lesquelles. Les boîtiers de direct professionnels proposeront toujours une multitude d’options, permettant de s’adapter à tous les cas de figure. Même pour des instruments actifs.

La BSS AR 133

DI BSS AR 133

je n’en fais pas spécialement la pub, mais c’est une réalité que 90% des scènes francophones ne jurent que par la BSS AR133. Cette DI est le couteau suisse parfait pour un plateau qui doit toujours s’adapter à différents instruments et configurations. Elle possède toutes les options nécessaires. En plus de cela, elle est très résistante aux chocs et chutes pouvant survenir sur scène.

L’outil indispensable est notamment son atténuateur allant jusqu’à -40 dB. Ça, c’est la petite astuce qui permet de se passer des DI passives sur scène. Un instrument est actif et envoie un signal très puissant ? Pas de problème, à -40 dB le signal est similaire à celui d’un instrument passif.

L’interrupteur de masse permet lui de couper la terre uniquement si une boucle de masse est présente.

Comme toutes les DI actives, elle nécessite une alimentation externe. Celle-ci est assurée soit par une batterie interne (même si je ne te le cache pas, elle est rarement utilisée), soit par une alimentation fantôme 48V. Les consoles professionnelles proposant toute une alimentation 48 V, cela ne pose donc aucun problème d’utilisation.

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Les autres utilisations d’un boitier de direct

Outre l’utilisation pour connecter des instruments, les DI se montrent utiles pour d’autres applications sur scène. Surtout pour éviter des boucles de masse sur d’autres appareils.

En cas de buzz sur la ligne d’un micro, tu peux te servir de l’entrée XLR d’une DI pour le connecter. Les buzz étant causés aussi par des boucles de masse, elle permettra d’annuler celle-ci.

Tu peux aussi se servir de boîtiers de direct pour connecter un ordinateur à la console son. Si l’ordinateur est disposé sur scène, cela permettra de convertir les sorties jack en XLR, plus adaptés aux longues distances. Il est également intéressant d’installer des DI plutôt que des adaptateurs jack/XLR afin de protéger l’ordinateur. Car une alimentation en 48V de la ligne, dut à une mauvaise manipulation ou un oubli, endommagera sévèrement l’ordinateur.

Conclusion

Les boîtiers de DI sont des outils indispensables pour les musiciens et les régisseurs son professionnels. Ils permettent de connecter des instruments de musique et des équipements audio à des systèmes de sonorisation professionnels tout en offrant une meilleure qualité de signal et des fonctionnalités supplémentaires.

Beaucoup de régisseurs sur scène ne font même plus attention à la différence entre DI active et passive. Mais malgré l’utilisation systématique des DI actives, il est important de connaître les différents types d’instruments pour les régler au mieux lors de leur installation.

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Bonjour, je suis Thomas Oberson-Ricot, régisseur son et lumière depuis 2017. Je suis un passionné du monde du spectacle vivant et je m’intéresse à toutes les techniques et technologies mises en place sur scène. Et ce savoir, je souhaite également le transmettre. Mon blog est là pour permettre à tous ceux désirant se lancer dans cet univers d’acquérir les bases nécessaires à ces métiers de l’ombre. tu y découvriras aussi des sujets concernant la vie autour de ces métiers. Qui, pour moi, sont avant tout profondément humains ! Bonne visite à toi !

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